Un régime de longévité à la mode des années 1860



En 1868, Jules Guyot publiait son deuxième tome concernant l'Étude
des Vignobles de France.
Dans le chapitre consacré aux Deux Sèvres,
M. Audebert, vigneron
 octogénaire, notaire et maire adjoint de Thouars, 
lui prodiguait quelques conseils tout simples pour vivre aussi longtemps
que lui. À déguster…


« Parmi mes assistants à Thouars, écrit Jules Guyot, un des plus capables, des plus alertes et des plus ardents était M. Audebert, adjoint à la mairie, président du conseil d'arrondissement, décoré de la Légion d'honneur depuis quelques semaines seulement, et âgé de quatre-vingt-six ans et sept mois.  
M. Audebert, riche propriétaire de vignes et de terres, est un prodige de santé, d'activité de corps et d'esprit. Je n'ai pas manqué de lui demander quelle était son hygiène : il a bien voulu me dire qu'il vivait bien, très simplement, comme les personnes aisées et régulières dans leurs habitudes, mais que, depuis vingt ans, il n'avait jamais manqué de boire une demi-bouteille de son vin blanc le matin, à son déjeuner, et le soir, à son dîner, une demi-bouteille de son vin rouge, tous deux n'ayant jamais plus de deux ans. II serait mort depuis quinze ans s'il avait bu des vins à alcools de grains ou de betteraves. »
Ce qui indique que Guyot, lors de son étude, avait arpenté les Deux Sèvres en 1865 ou 66. En novembre 1868, l'année même de la publication du livre, on trouve à Thouars le décès de Jean Marie Joseph Audebert :


Guyot ne mentait pas lorsqu'il le disait actif, puisqu'on le voit encore fidèle au poste, âgé de 89 ans, signer les registres peu de temps avant son décès :


On aimerait bien que les docteurs nous prescrivent de tels remèdes, seulement voilà, les régimes d'antan se perdent...